Studio "La baignade en rivières urbaines : une solution pour des villes en réchauffement ?
Axe 4 - Conflits d'intérêt autour de la ressource rivière urbaine
Problématiques
La baignade en rivière urbaine peut aussi trouver des limites auprès d’autres activités. En ce qui concerne l’usage des berges d’abord, la question de la compatibilité avec d’autres activités récréatives a été posée dans l’axe « attractivité ». Mais qu’en est-il également avec le transport, notamment les cycles (vélos) sur les pistes aux heures de sortie du bureau ? Quelle compatibilité avec le tourisme, entre un point de vue privilégié sur la ville depuis les berges, et une nécessité de mettre les baigneurs à l’abri des regards (attestée par le passé, mais qui pourrait se muer au contraire en une mise en scène de l’activité) ?
La politique actuelle des grandes métropoles traversées par des rivières/fleuves visent à restaurer, végétaliser les berges dans un objectif de réappropriation des berges par les piétons et les cyclistes et plus globalement de valorisation de la nature en ville par la désimperméabilisation des sols. Dans quelle mesure cette politique de la ville peut-elle entrer en conflit avec le contrôle de la baignade si l’interdiction de cette pratique est maintenue (p.ex. la mauvaise visibilité à cause de la végétation et l’augmentation de la pratique nécessiteront une augmentation des moyens de surveillance), ou la protection des personnes qui se baignent dans le cas d’une tolérance ou d’une autorisation à la baignade (e.g., surveillance, accès au secours) ?
En ce qui concerne le cours d’eau lui-même ensuite. Quelle compatibilité avec d’autres activités récréatives comme le canotage ? Pourrait-il y avoir une concurrence ou au contraire un développement conjoint grâce à des équipement partagés (pontons, etc.), une évolution des représentations du cours d’eau et des risques associés ? Est-il possible, quant à l’emprise sur le fleuve et à la sécurité, de faire coexister des baigneurs avec des bateaux motorisés, qu’ils soient pour le fret, la croisière ou le loisir ? Quelle compatibilité avec la production d’électricité, notamment en cas de lâcher de barrage (comme dans le canal de Jonage par exemple), et plus généralement avec les activités des différents concessionnaires du cours d’eau ?
Enfin, quant à la qualité de l’eau, des rejets d’eaux usées vers les cours d’eau existent toujours, qu’ils soient industriels ou proviennent du réseau par les déversoirs d’orage ou des STEP (p.ex., pour Lyon, la baignade en aval de la Feyssine et de la station d’épuration). Permettent-ils la baignade ? Si ce n’est pas le cas, la baignade peut-elle motiver des changements de pratique des rejets d’eau usées en milieu urbain ? Sont-ils possibles ? A l’inverse, la baignade de masse ne peut-elle pas entrainer elle-même une pollution (déjection humaine, crème solaire…) ? La qualité des eaux de baignade est évoquée également dans l’axe « Sécurité »…