Enjeux

Londonskyline

Skyline de Londres – © Manuel APPERT (UMR 5600)

Les communautés de recherche fédérées au sein du LabEx IMU traitent de l’urbanisation sous toutes ses formes : les villes, les métropoles, les mégapoles, les villes mondes, les Altervilles, les second city, l’urbain, l’urbain généralisé… et dans ses temporalités. L’urbanisation est un processus ancien qui se généralise pour atteindre, depuis la fin du XXe siècle, des seuils et des formes sans équivalents historiques.

L’urbanisation participe du changement global et les solutions de transition tendent à modifier son évolution, à orienter sa trajectoire.

Quel monde advient-il avec l’urbain généralisé ? Vers quelles sociétés, quels environnements
conduit ce processus ? Vers quels états social, politique, technique,
économique, environnemental conduit-il ?
Quelles dynamiques – sociales, politiques, technique, technoscientifique, etc. – l’orientent ?

L’urbanisation s’étend à l’ensemble de l’œkoumène qu’il colonise inexorablement. Plus fondamentalement peut-être, les modes d’existences urbains (modes de vie, mentalités, accès à des services et des objets, etc.) se développent dans toutes les sociétés du monde. L’urbanisation tend à caractériser l’activité anthropique (praxis) contemporaine. En ce sens, elle participe de manière prégnante à la transformation du monde (entendu par « monde » ce que l’on nomme selon les disciplines oikos, « nature », physis, milieux, biosphère, etc.) ; monde qui est ainsi constitué en environnements urbanisés. L’urbanisation généralisée transforme l’ensemble des sociétés et leurs organisations mais aussi les moyens d’action individuels et collectifs (division du travail, économie, technique, conditions d’existence et mode de vie, production de connaissances, régime de croyance etc.). Même les villes traditionnelles se trouvent transfigurées par le mouvement massif d’urbanisation. L’urbanisation participe du changement global et les solutions de transition tendent à modifier son évolution, à orienter sa trajectoire.

Quel monde advient-il avec l’urbain généralisé ? Vers quelles sociétés, quels environnements conduit ce processus ? Vers quels états social, politique, technique,  économique, environnemental conduit-il ?  Quelles dynamiques – sociales, politiques, technique, technoscientifique, etc. – l’orientent ?

L’urbanisation comme tout changement en cours est problématique parce qu’elle implique de relier deux ordres de grandeur incommensurables : celui de la capacité de prévision (toujours très faible), celui des capacité d’agir (en expansion comme le manifeste le dynamisme technique et scientifique des sociétés contemporaines).

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Problématique de l'urbanisation

L’urbanisation comme changement est un phénomène impossible à appréhender à partir d’une seule discipline scientifique et technique. La difficulté augmente avec l’apparition de l’urbain généralisé. L’examen du processus urbain, tant sur les plans pratiques (action, activités et actes qui conduisent à l’urbanisation) que scientifiques et techniques, montre que deux groupes de disciplines y concourent, régies par des épistémologies très différentes :

–    D’un côté, les disciplines qui constituent les mondes urbains en objets de recherche, d’études et de pratiques ; généralement les sciences de l’homme et de la société, les humanités.

–    Celles dont les objets de recherche, les études, les résultats et les pratiques contribuent directement à la formation des mondes urbains ; généralement l’ingénierie, les sciences naturelles, mais aussi la biologie, etc.

L'origine du projet IMU :

Ces groupes de disciplines ne collaborent pas ou très rarement. Comment faire coopérer ces deux grands groupes disciplinaires pour une appréhension scientifique et pratique globale et systémique de l’urbanisation ? Cette coopération est à l’origine du projet IMU.

Le projet d’IMU n’a pas pour vocation la production d’une théorie intégrée de l’urbanisation – même si cela peut constituer une ambition de fond qu’il est difficile d’atteindre sur les périodes de recherche concernées. En revanche, IMU a été défini à partir d’une approche pragmatique et positive visant la pratique en se risquant à moins séparer la recherche de l’action, voire en essayant de relier recherche / action / formation. Plus que la construction d’une théorie générale de l’urbanisation, IMU est un dispositif de recherche et d’expérimentation permettant de disposer d’une vue holistique du phénomène urbain dont il est attendu une plus grande efficacité pratique (technique et politique notamment). C’est en ce sens que la pluralité scientifique est apparue comme un levier de compréhension inédit et puissant.

 

La pluralité scientifique : caractère original ou inédit de la programmation scientifique :

La pluralité scientifique constitue sans doute l’une des caractéristiques originales et inédites de la programmation scientifique, notamment sa radicalisation avec la mobilisation des savoirs de l’action par l’implication des praticiens des entreprises. La communauté de recherche formée par IMU comprend à part relativement égale des chercheurs issus du groupe formé par les sciences sociales et les humanités et des chercheurs en sciences naturelles et en ingénierie & technologie. Tous les membres d’IMU revendiquent un intérêt pour les question urbaines, chacun à partir de son champ scientifique.image-0001(2)

L’exercice de la pluralité scientifique

La multidisciplinarité constituant IMU ne vise en aucun cas le « mélange » disciplinaire. Il ne s’agit pas non plus de former une « culture » commune et moins encore d’« hybrider » les épistémologies et les méthodes. Au contraire même, les collaborations entre les différentes communautés disciplinaires ne sont possible si et seulement si les différences existent. La pluralité scientifique permet à toutes les disciplines d’interroger les autres dans l’effort de compréhension d’objets ou de phénomènes de plus en plus compliqués (ou complexes) et dont les dimensions ne peuvent être saisies à partir d’une seule entrée. Il s’agit de favoriser les « décentrements » disciplinaires pour poser les problèmes autrement, et donc d’ouvrir sur des connaissances nouvelles, sur des solutions inédites et créatives et des paradigmes différents.