Parution de l’ouvrage « Un air familier ? – Sociohistoire des pollutions atmosphériques »
Cet ouvrage, dans une enquête qui associe historien, sociologue, politiste et géographe, s’intéresse à la pollution atmosphérique et plus précisément aux manières dont la population joue un rôle dans la politique de l’air, publique comme privée, depuis le milieu du XIXe siècle. Un livre sous la co-direction notamment de Florian Charvolin (Centre Max Weber) et Stéphane Frioux (LARHRA).
Pollutions au mercaptan, particules de moteur diesel dans l’air, odeurs de raffineries, rejets d’anhydrides sulfureux… nous avons tous périodiquement l’impression de vivre dans un monde irrespirable. Cet air, si familier qu’il passe aussi inaperçu que le fait de le respirer, est devenu avec le progrès scientifique et l’industrialisation une affaire d’expertise et de politiques publiques. L’ouvrage montre comment l’air se manifeste dans la vie de nos concitoyens depuis le milieu du XIXe siècle : affaire de perception d’abord, de revendication ensuite, et finalement, depuis les années 1950, d’appareillage technique. La population est acteur à plus d’un titre de la politique de l’air, publique comme privée : elle multiplie les plaintes, s’élève contre la pollution chronique, est la destinataire d’informations techniques comme l’indice atmo, mène des actions locales pour lutter contre les gênes, etc. C’est ce que montre cet ouvrage dans une enquête qui associe historien, sociologue, politiste et géographe. Et l’on pourra ainsi se demander si mesurer l’air est une façon d’exprimer sa foi dans la maîtrise « sur » les problèmes environnementaux par la modernisation technique, ou bien si c’est le début d’une exploration plus démocratique de l’homme « dans » son environnement, avec le retour en grâce de la participation des habitants, comme ce fut récemment le cas dans la cartographie des odeurs.
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