AAP 2020

Intelligences sensibles des mondes urbains

Lorsque les recherches abordent les phénomènes urbains dans et par leurs réalités perceptibles, lorsque les observations et les analyses s’ancrent dans le in situ et le vécu, émergent des questionnements sur la transformation des formes sensibles de l’urbain. Celles-ci gagnent à être abordées dans leurs aspects diachroniques « passé-présent-futur » en mobilisant l’histoire des sensibilités. Les dimensions sensibles de l’urbain appellent à prendre en charge les problématiques qui interrogent les jeux d’acteurs, leurs pratiques et leurs sensibilités. Elle peut s’effectuer en mobilisant les disciplines classiques du projet urbain (design, architecture, urbanisme), en les croisant avec des disciplines relevant de la cognition et de l’hospitalité (neurosciences, santé…). L’émergence de la problématique des ambiances urbaines, dans ses dimensions multisensorielles – sonore, olfactive, visuelle, kinesthésique – en mobilisant la catégorie de l’expérience, participe de la compréhension des intelligences sensibles mises à l’épreuve de l’urbain. Ainsi, le champ de l’esthétique est une des mises en œuvre contemporaines de l’urbanité (dispositifs relationnels et actions artistiques dans les espaces publics, créations multimédia pour des projets urbains). La notion d’ambiances urbaines renvoie également aux démarches participatives qui interrogent le sens critique du développement des villes en mobilisant les sciences politiques et les sciences de la communication. Etudier ces différentes modalités sensibles suppose de croiser pratiques scientifiques et créativités artistiques, savoirs savants et savoirs profanes.