Cycle de séminaires du studio IMU Expériences sensibles & recherches urbaines

Thème : La saveur scientifique et sensible des odeurs

Présentation du studio : 

REPLAY DE LA SÉANCE DU 1ER AVRIL2021 – Mot de passe : JvJv6DT4


2 séances programmées :
29 mars de 12h15 à 14h00 – 1er avril de 12h15 à 14h00

 

Les deux premières séances du séminaire du studio IMU Expériences sensibles & recherches urbaines sont consacrées à la thématique des odeurs et croiseront les approches de chercheurs et chercheuses émanant de disciplines différentes.

 


« Pendant que le parfum des verts tamariniers,

Qui circule dans l’air et m’enfle la narine,

Se mêle dans mon âme au chant des mariniers ».

Parfum exotique de Charles Baudelaire

 

À l’origine de toute perception olfactive, il existe une molécule suffisamment volatile pour voyager dans l’air et suffisamment hydrophile pour pénétrer dans le mucus de notre cavité nasale. Les odeurs inspirent des approches scientifiques et artistiques diverses : chimiques, historiques, sociales, culturelles, anthropologiques, romanesques…

Tout le monde n’est pas Jean-Baptiste Grenouille, célèbre et sulfureux personnage du roman du Parfum (1985) de Patrick Süskind, qui découvre les pouvoirs de son nez très fin. Il arrive à décomposer toutes les odeurs et connaît ainsi parfaitement, entre autres, les odeurs de Paris. Les odeurs s’ancrent dans une histoire et des espaces singuliers. Dans Le miasme et la jonquille (1982), Alain Corbin montre combien, à partir de 1750, en Occident, la proximité de l’ordure et de l’excrément devient répulsive. Débute alors l’entreprise de désodorisation et l’intolérance vis-à-vis de la promiscuité.

La pandémie du Covid remet aujourd’hui sur le devant de la scène quotidienne le pouvoir des odeurs, notamment à travers la notion de perte. L’anosmie, soit la perte d’odorat (avec la perte de goût) représente en effet l’un des symptômes caractéristiques d’une infection au Covid-19, tout comme la fantosmie (hallucination olfactive) qui s’ensuit. Ce chamboulement sensoriel, courant dans les maladies respiratoires, est désormais partagé en grand nombre. Si perdre l’odorat complique le quotidien, respirer en permanence des effluves désagréable le perturbe tout autant. Par exemple, afin d’aider les futurs astronautes à s’habituer aux relents de l’environnement extra-atmosphérique, la NASA a demandé à un chimiste de reproduire l’odeur de la station spatiale Mir, sorte de mélange de « steak brûlé », « métal chaud » ou « émanation de soudure »…