Exposition LabEx IMU : Habiter les mondes urbains - Les mutations urbaines sous le regard de trois chercheurs-photographes : Anne-Sophie Clémençon, Manuel Appert et Emmanuelle Vernin

Du 15 novembre au 5 janvier 2017 – Université de Lyon – 92 rue Pasteur – 69007 Lyon

Une exposition réalisée dans le cadre de la Journée IMU 2016 sur le thème Habiter les Mondes Urbains.

 

Les mutations urbaines sous le regard de trois chercheurs-photographes

  • Anne-Sophie CLÉMENÇON : Tony Garnier : le mépris de l’œuvre – Démolition du pavillon H de l’Hôpital Edouard Herriot, Lyon, 2014-2016

    Le pavillon H de l’hôpital Edouard Herriot, construit par l’architecte Tony Garnier avant et après la 1e guerre mondiale, est en cours de démolition. Reportage du 3 mai 2015,  photos Anne-Sophie Clémençon.

    Le pavillon H de l’hôpital Edouard Herriot, construit par l’architecte Tony Garnier avant
    et après la 1e guerre mondiale, est en cours de démolition. Reportage du 3 mai 2015 – ©Anne-Sophie Clémençon
  • Manuel APPERT : Régénérer, verticaliser, gentrifier : La fabrique du Londres contemporain

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    Canning Town et Canary Wharf depuis la télécabine Emirates Airline, Royal Docks, juillet 2016 ©Manuel APPERT
  • Emmanuelle VERNIN  : Les Docks de Lyon-Vaise, les mutations d’un quartier industriel

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    Démolition de l’école Antonin Laborde, 2015 ©Emmanuelle Vernin

Cette exposition a été conçue autour du travail de trois chercheurs, une historienne, un géographe et une artiste-photographe diplômée de l’ESADSE. Par cet événement, le LabEx IMU souhaite mettre en lumière une part de la richesse iconographique et visuelle des recherches menées autour de la ville sur le site de Lyon/Saint-Etienne. Que celle-ci soit l’objet même de la démarche de recherche, comme c’est le cas au cours des formations et des recherches en architecture et en design, ou qu’elle ait été construite au cours d’une activité de recherche plus académique et textuelle, la pratique de la photographie et l’analyse d’images rassemblent de nombreux chercheurs d’IMU. Pourtant, la communauté ne connaît pas toujours l’importance de cette approche dans le travail de chacun, et ces travaux, moins valorisés dans la carrière universitaire, sont souvent laissés dans l’ombre.

Pour leur intérêt esthétique et leur richesse documentaire, les fonds photographiques produits, encore dispersés, sont cependant susceptibles de rendre plus visibles les recherches « imusiennes » et de valoriser leur dimension culturelle. Si la photographie a directement à voir avec l’architecture, le design et l’urbanisme, d’autres domaines scientifiques s’en emparent souvent. L’ethnologie et la sociologie, en premier lieu, ont très tôt inclus la photo et la vidéo dans leur pratique. La géographie, l’histoire, la géographie et la philosophie font également usage de l’image et il serait erroné de n’attendre des chercheurs relevant de ces disciplines qu’un usage illustratif de cet art. La dimension heuristique des clichés, véhiculant une réflexion scientifique qui ne pourrait se passer de l’image, est au cœur des travaux des chercheurs qui présentent aujourd’hui une sélection de leurs très nombreuses images. Une valorisation à la hauteur de leurs travaux ne peut faire l’économie de cette présentation en séries ou reportages. Elle seule met en évidence l’exploration du temps et de l’espace qu’ils ont entrepris, se rendant sur les mêmes lieux à des moments différents, ou reconstituant une narration des lieux, les uns par rapport aux autres. La dynamique du changement qui peut inclure la démolition ou au contraire la patrimonialisation entre en résonnance avec la dynamique différentiée des lieux de la ville, entre centralité, périphéricité, dominance ou subordination. Le travail d’Anne-Sophie Clémençon, les nombreux reportages qui ont jalonné sa vie d’historienne de l’architecture, portent précisément sur cette analyse de l’architecture comme objet morphologique mais aussi comme objet social vivant, analysable par des prismes très complémentaires. La juxtaposition des clichés de Manuel Appert est susceptible de témoigner de son activité de photographe arpentant des territoires urbains pluriels en mutation, mais appréhendés à travers les phénomènes de métropolisation et de mondialisation, pour donner à voir des angles de vue et des cadrages qui contribuent à renouveler les questions de recherche sur les formes de régénération urbaine. Enfin, les travaux de Emmanuelle Vernin, qui interviennent dans le cadre du projet ALARIC - Du passé ne faisons pas table rase : à la recherche de l’incrémentation du changement (Appel à projets IMU 2013) mettent en évidence l’apport que représente, pour leur compréhension, le regard de l’artiste porté sur les évolutions d’un territoire et de son bâti.

La recherche telle qu’elle existe à IMU fourmille d’images : à côté de la photographie à visée esthétique ou documentaire, la photographie aérienne est très utilisée, de même que la modélisation 3D, et les articulations entre ces médias et leurs places dans les projets de recherche, comme sources ou comme réalisations, sont extrêmement variés. La photographie est également un outil indispensable dans une démarche de médiation scientifique, pour communiquer des résultats de recherche comme pour expliciter la démarche de pluralité scientifique et dévoiler la « vie de laboratoire ». Ainsi, cette exposition, bel objet en soi que nous sommes fiers de vous présenter, est, nous l’espérons, un prélude à d’autres évènements du même type, pour que le débat scientifique s’enrichisse de cette autre manière de voir et de transmettre. Alors à l’instar du travail de Stéphanie Solinas autour de « La méthode des lieux », consistant à rassembler en une installation les différentes traces de « La Halle Lustucru », à Arles, et à faire dialoguer devant des images projetées différents acteurs de l’histoire de ce bâtiment : regardons ensemble !

Mélanie ATRUX-TALLAU, animatrice scientifique - LabEx IMU