Colloque « Habiter Ensemble la Ville de Demain »

9 et 10 septembre 2020 – Lyon
Colloque de la Chaire Habiter Ensemble la Ville de Demain

TÉLÉCHARGER L’APPEL À COMMUNICATION

Résumé :

Dans les sociétés occidentales où le mode de vie urbain est devenu largement dominant, les modalités de bâtir et d’habiter la ville sont soumises à des injonctions et des tensions complexes, comprenant entre autres l’adaptation au changement climatique et la lutte contre les inégalités socio-spatiales. Ces questions transversales affectent toutes les dimensions de l’évolution urbaine. L’accent est mis dans ce colloque sur la dimension résidentielle du changement urbain, les modalités de bâtir et d’habiter la ville. On interrogera notamment la production de logements abordables, le renouvellement urbain, la densification, les évolutions du logement social, la demande de participation dans la conception de l’habitat et plus largement dans l’habiter. L’interrogation transversale qui parcourt le colloque est celle du rôle de l’habitat dans le devenir des sociétés urbaines, sa capacité à renforcer ou restaurer des formes de cohésion sociale et spatiale. Partant des questions qui ont nourri ses travaux, la Chaire de recherche du Labex Intelligences des Mondes Urbains « Habiter Ensemble la Ville de Demain » (HEVD) élargit ses réflexions à d’autres terrains, d’autres expériences pratiques et scientifiques à l’occasion de ce colloque.

Annonce :

Dans les sociétés occidentales où le mode de vie urbain est devenu largement dominant, les modalités de bâtir et d’habiter la ville sont soumises à des injonctions et des tensions complexes, comprenant entre autres l’adaptation au changement climatique et la lutte contre les inégalités socio-spatiales. Quelles sont et quelles seront les conditions de possibilité d’un « Habiter ensemble » dans la ville de demain ? La réponse à cette question peut emprunter de multiples voies, tant la notion d’habiter est transverse et englobe très largement la manière d’« être au monde ». Nous adoptons ici une acception du verbe « habiter » dans sa relation directe avec l’habitat, la composante résidentielle de la ville, qui constitue la très grande majorité de l’espace bâti et du paysage urbains. Comment l’habitat, dans sa dimension matérielle, morphologique, mais aussi politique et sociale est-il en mesure d’apporter des réponses aux défis de la cohésion sociale et spatiale en milieu urbain ? Le « vivre ensemble », demeure en effet un horizon d’attente, toujours discuté, rarement atteint ; pour s’en approcher, on peut convoquer des mesures relevant de multiples registres : éducatives, culturelles, politiques, fiscales, etc… L’habitat, qui répond à un besoin fondamental, joue un rôle essentiel. La manière dont il est conçu, produit, financé, mis sur le marché, peuplé et habité, détruit et reconstruit, oriente en effet la qualité de vie, la résorption des inégalités à la fois sociales et spatiales. Mais jusqu’à quel point ?

Pour cela il faut s’intéresser à la question de l’habitat à différentes échelles. La question de l’ « habiter ensemble » peut s’entendre sur un territoire d’observation vaste, de dimension métropolitaine, mais peut également être questionné à des niveaux d’observation plus fins, comme le quartier, l’immeuble, voire la cage d’escalier. Entre des quotas de logement sociaux atteints ou pas dans les communes d’une communauté d’agglomération et les partages de l’espace au sein d’un immeuble répondant à un programme mixte d’habitat en copropriété et d’habitat social, la question est au fond la même : comment s’assurer d’une cohabitation effective, constructive et sereine de catégories de logements et de ménages que les logiques de marché et des choix politiques tendent à séparer ? La lancinante question de la proximité spatiale, dont on sait bien qu’elle ne produit pas nécessairement de fortes interactions sociales, et ceci à diverses échelles là aussi, mérite toujours d’être posée. Cette observation multi-scalaire des dynamiques résidentielles sera menée à la fois en ce qui concerne la production de l’espace habité et la transformation de l’existant à travers les opérations de renouvellement urbain.

Une autre entrée majeure sera celle des acteurs susceptibles de transformer les situations héritées et d’orienter l’habitat et l’habiter du futur. On le sait, ils sont multiples et en pleine évolution en ce début de XXI° siècle. Les acteurs politiques ont leur part, à différents niveaux d’intervention : l’État dans les pays où celui-ci accorde une attention soutenue au logement, les régions dans d’autres cas. Partout s’ajoutent à ces niveaux définissant les stratégies et orientations les acteurs politiques investis des compétences d’aménagement et d’urbanisme au plus près du terrain, les élus et techniciens locaux. Les acteurs économiques jouent un rôle non moins important, qu’il s’agisse de grands groupes ou de petites entreprises, dans la production, la commercialisation et la gestion de l’habitat. Les choix techniques, organisationnels, économiques des constructeurs, promoteurs, architectes, urbanistes et bailleurs sont des éléments clés car ils définissent une offre, des prix, des logiques d’aménagement et de peuplement. Les collectifs associatifs et citoyens s’investissent également de plus en plus dans la conception de l’habitat ou les modalités de l’habiter, seuls ou en partenariat avec des acteurs économiques et politiques, dans un dialogue apaisé ou revendicatif, pour agir sur l’évolution de l’espace habité constitué.

Plusieurs axes de réflexion sont proposés dans ce colloque. Les communications proposées peuvent faire état de situations françaises ou étrangères, et relever d’un large spectre disciplinaire des SHS (urbanisme, géographie, économie, sociologie, anthropologie, architecture, …).

  • Orienter

La manière de construire la ville, des immeubles d’habitation, s’appuie sur des orientations, des choix issus des acteurs mentionnés plus haut. Selon leur position, leur capacité d’agir, ceux-ci sont en mesure d’orienter le devenir de l’habitat et de l’habiter, dans une relation mutuelle de complémentarité, de dialogue, ou de tension. Cette orientation prend des formes d’actions très diverses : gouvernement, conception, peuplement, allocation (de ressources foncières, de logements), participation, contestation, adaptation (aux contraintes énergétiques, de changement climatique, de mobilité), innovation.

  • Former

Cet axe insiste sur les formes de l’habitat et leur capacité à renforcer ou recréer une ville cohésive et solidaire, mais aussi à répondre aux attentes sociétales et à des contraintes structurelles. Là aussi la démarche multi-scalaire invite à observer les tendances actuelles ou passées dans la forme de l’habitat à l’échelle micro (celle de l’immeuble) mais aussi à l’échelle de l’espace urbanisé (communauté d’agglomération, métropole). Quelles sont les attentes de la société, les offres des acteurs face à la forme de l’habitat, à la fois en ce qui concerne son emprise au sol (densité vs étalement) et ses volumes (habiter en hauteur) ?

  • Partager

En ce début de XXIème siècle, plusieurs postulats de la ville moderne ont été profondément remis en cause, comme celui de la séparation fonctionnelle de l’espace urbain. La mixité fonctionnelle, sociale, résidentielle impose de partager les ressources foncières, résidentielles à différentes échelles. Quelles réponses apportent à l’habiter ensemble la mixité d’usages dans la promotion résidentielle, la conception d’espaces partagés dans les immeubles, très prisée dans les projets d’habitat participatif, la mixité habitat social/en accession au sein des programmes immobiliers ?

Cet axe sera également ouvert à des interventions réfléchissant sur l’intérêt de partager des connaissances théoriques et empiriques, des expériences de recherche et des pratiques : quels sont les apports, les innovations issues du dialogue science –société ? Quelles en sont aussi les difficultés du côté du partage des rôles ? Ces questions se posent à propos d’interventions conjointes entre acteurs politiques ou économiques et chercheurs, mais aussi de celles impliquant chercheurs et collectifs associatifs voire militants.

 

Modalités pratiques

28 février 2020 : date limite de remise des propositions de contribution de 500 mots au maximum, en français, en indiquant dans quel axe se situe la communication. Prière d’envoyer les communications à l’adresse suivante : colloqueHEVD@listes.universite-lyon.fr.

Chaque proposition de communication sera évaluée de façon anonyme par deux lecteurs du comité scientifique à partir d’une grille d’analyse.

15 mai 2020 : confirmation aux auteurs des propositions retenues

9 et 10 septembre 2020 : Colloque à Lyon

 

Conseil scientifique

Manuel Appert, École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon, UMR EVS

Jean-Yves Authier, Université Lumière Lyon 2, UMR Centre Max Weber

Loïc Bonneval, Université Lumière Lyon 2, UMR Centre Max Weber

Jean Cavailhès, INRA, UMR Cesaer, Dijon

Lydia Coudroy de Lille, Université Lumière Lyon 2, UMR EVS

Jean-Claude Driant, École d’Urbanisme de Paris, Lab’Urba

Yankel Fijalkow, École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Val de Seine, UMR LAVUE

Florence Goffette Nagot, CNRS, UMR GATE

Magda Górczyńska, Luxembourg Institute of Socio-Econonomic Research

Christine Lelévrier, École d’Urbanisme de Paris, Lab’Urba

Aurore Meyfroidt, POPSU

Christelle Morel Journel, Université Jean Monnet Saint-Étienne, UMR EVS

Vincent Veschambre, Le Rize, UMR EVS

 

Comité d’organisation

Manuel Appert, École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon, UMR EVS

Lydia Coudroy de Lille, Université Lumière Lyon 2, UMR EVS

Guénola Inizan, Université Lumière Lyon 2, UMR EVS

Anne-Cécile de Giacomoni, Université de Lyon, Lyon Ingénierie Projet

Véronique Sanvoisin,  INSA Lyon, LabEx IMU