Le Collegium de l’Université de Lyon accueille Domenico CECERE, chercheur en histoire urbaine à l’Université de Naples Federico II
Le Collégium de l’Université de Lyon accueille du 1er septembre 2017 au 30 juin 2018 Domenico Cecere, chercheur en histoire urbaine.
Domenico Cecere est chercheur post-doctorant à l’Université de Naples Federico II, département des sciences humaines, où il dirige le projet de recherche Disasters, Communication and Politics in South-Western Europe: the Making of Emergency Response Policies in the Early Modern Age (fév. 2017 – jan. 2019). En 2015-2016 et 2016-2017, il a enseigné l’histoire moderne auprès de la ‘Scuola Universitaria per Mediatori Linguistici’ (premier cycle universitaire), Maddaloni, Italie.
SON PROJET DE RECHERCHE : RECONSTRUCTIONS URBAINES ET CONFLITS POUR L’APPROPRIATION DE L’ESPACE A L’AGE MODERNE (ITALIE DU SUD, FIN XVIIIE SIECLE)
Le projet de recherche porte sur les conséquences sociales et urbanistiques du tremblement de terre qui dévasta la Calabre méridionale et Messine en 1783. Son but est d’étudier les moyens par lesquels, dans une société d’Ancien Régime, les différents acteurs sociaux revendiquaient le contrôle de certaines portions du territoire urbain, ainsi que les façons dont les liens sociaux et les pratiques communautaires affectaient les classifications et les usages de l’espace.
Le plan de relèvement de la région frappée par le désastre ambitionnait de régénérer la société, d’en renouveler les mœurs et l’économie, et se concrétisa par une grandiose opération de redistribution des ressources locales et de réorganisation des villes et du territoire. Le gouvernement visait ainsi à affaiblir les bases sociales et économiques du pouvoir du clergé et de la féodalité, et à amoindrir la capacité des paroisses et des confréries de susciter des sentiments d’appartenance et des clivages au sein des communautés.
Les effets combinés de la calamité et du plan de rétablissement laissaient envisager aux rescapés une redistribution sans précédent des biens, des ressources et des charges. Cependant, le projet du gouvernement aboutit la plupart du temps à un échec : sa mise en œuvre dans des espaces encombrés de droits, de juridictions et de pouvoirs altéra d’importants équilibres et occasionna des rivalités.
L’analyse des conflits acérés qui en découlèrent permettra d’ouvrir des nouvelles perspectives sur le rapport des individus et des groupes aux transformations des villes et à la réforme des institutions inscrites dans leur territoire. Elle permettra de comprendre les raisons pour lesquelles, face à cette grandiose opération de réorganisation des espaces, les juridictions préexistantes, les découpages territoriaux traditionnels et les appartenances religieuses continuèrent de jouer un rôle clé dans la structuration des liens sociaux et politiques et dans l’organisation du territoire.
Domenico Cecere est désireux de rencontrer des spécialistes de la ville de l’Université de Lyon.
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