Parcours VIVA NON OUVERT

Villes Intelligentes et Villes Apprenantes

Université(s) et établissement(s) porteurs : Université Jean Monnet, Université Lumière Lyon 2, Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat

 

L’objectif du parcours est de former par la recherche de futurs experts, développeurs ou coordinateurs de projet aux problématiques de la ville numérique, en proposant une démarche originale, équilibrant compétences techniques et numériques et approche sociale. L’objectif original est de croiser deux paradigmes actuels, la ville intelligente et les territoires apprenants. La ville intelligente postule une régulation de la vie et des fonctions urbaines par l’information et la généralisation de capteurs et d’objets connectés. Elle est trop souvent réduite à la recherche de solutions techniques susceptibles d’optimiser sur un plan social, écologique ou économique les transports et les déplacements, la production et la distribution énergétique, la sécurité et la surveillance. Elle est aussi caractérisée par un modèle individualiste reliant le consommateur à un réseau technique piloté par des institutions ou des opérateurs économiques. Enfin, nombre de ses thuriféraires tendent à ignorer la dimension proprement sociopolitique des régulations par l’information.  

L’approche par les territoires apprenants étend la question de l’information à la connaissance et propose de penser le système urbain comme une structure capable de favoriser les apprentissages collectifs et individuels. Le concept de territoire, défini comme une construction sociale de l’espace conduit à mieux intégrer les questions d’information dans les logiques d’acteurs et la prise en compte des ressources productives, écologiques et sociales dans un réseau territorialisé. Nous pensons que la ville intelligente ne peut se concevoir que si les technologies numériques participent à la construction de la vie collective et permettent aux individus de développer leurs capacités dans les échanges sociaux et la vie citoyenne, en favorisant le sentiment d’appartenance à des groupes et des communautés, en construisant des relations de solidarités entre les personnes et les catégories de population et en promouvant l’implication citoyenne des personnes à l’échelle des territoires et de la cité.

Cette mise en relation, conceptuelle, technique et concrète, de la ville intelligente et des territoires apprenants nous semble indispensable dans les métiers de la planification et de la gestion urbaine de demain alors que les projets urbains intégreront tous une composante numérique. Croiser ville intelligente et territoires apprenants permettra d’aborder les problématiques sociotechniques liées à la conception des environnements urbains par simulation numérique, à la régulation informationnelle par la généralisation de capteurs et d’objets connectés tout en développant grâce aux technologies numériques les capacités d’action et de représentation des agents et de favoriser l’innovation sociale, en proposant des moyens de résoudre des problèmes ou de répondre à des besoins non satisfaits , en vue de faire évoluer les relations de pouvoir, les modes de régulation et de gouvernance.

L’enjeu, face aux mises en réseaux techniques et organisationnels qui vont s’opérer, est donc non seulement d’intégrer les usagers, devenus aussi producteurs – les « produsers » dans une ville durable, mais de reconstruire des lieux et des environnements connectés susceptibles de faciliter l’organisation collective, la coveillance, l’hospitalité, etc. . Il s’agira dans un univers technique à la complexité grandissante d’aider les territoires numériques non seulement à relier mais à faire lien, à créer du « vivre ensemble connectés » et surtout à en faire des espaces susceptibles de faciliter la connaissance et l’innovation, la médiation, la participation, l’engagement, l’attachement, etc. Le Master intégrera aussi une dimension communicationnelle et sociopolitique : les usagers sont aussi des publics qui refusent, discutent ou s’approprient de nouvelles propositions d’usage de la ville. Les étudiants seront donc sensibilisés aux enjeux symboliques et sociaux des dispositifs techniques, du point de vue des producteurs des dispositifs comme des institutions qui les mobilisent.