« La rue de la République à Lyon – 150 ans d’histoire » – Rencontre avec les auteurs Loïc Bonneval (CMW) et François Robert (TRIANGLE)
30 janvier 2020 – 17h00-19h00 – Bibliothèque Diderot de Lyon – 5, parvis René-Descartes – Lyon 7ème
Rencontre organisée à l’occasion de la parution de l’ouvrage De la rente immobilière à la finance. La Société de la rue Impériale (Lyon, 1854-2004). ENS Éditions, 2019.
Avec les auteurs :
Loïc BONNEVAL, maître de conférences, université Lyon 2, Centre Max Weber
François ROBERT, ingénieur de recherche CNRS, laboratoire Triangle
Animation :
Louis BALDASSERONI, docteur en Histoire contemporaine, Laboratoire Analyse Comparée des Pouvoirs, université Gustave Eiffel ; attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’Ecole d’Urbanisme de Paris
SUJET DE L’INTERVENTION
La rue de la République, grande artère haussmannienne et commerçante, est sans doute la plus célèbre des rues de Lyon. Elle concentre les caractéristiques de la centralité (chambre de commerce, grands magasins, banques) et incarne le centre-ville pour beaucoup d’entre-nous.
Elle représente un cas d’école pour l’étude des relations entre les logiques économiques et les dynamiques urbaines. La rue de la République a en effet une particularité rare en France : la plupart des immeubles de la rue appartiennent au même propriétaire, la Société de la Rue Impériale, qui les a bâtis puis exploités pendant plus de 150 ans (1854-2004). Dans les années 2010, leur rachat par le fonds souverain d’investissement d’Abu Dhabi témoigne du rôle de la financiarisation dans les évolutions des villes.
Au cours de son existence, la Société de la Rue Impériale n’a cessé de soulever des questions cruciales de la socio-économie de la ville et apporte des éclairages sur quelques-unes d’entre-elles : quels capitaux s’investissent dans la fabrique de la ville, quels revenus l’immobilier génère-t-il, comment sont-ils réinvestis,… ?
À partir des archives de la Société de la Rue Impériale, Loïc Bonneval et François Robert montrent comment cette émanation d’une fraction de la bourgeoisie lyonnaise du Second Empire soucieuse d’imprimer sa marque sur l’espace urbain a d’abord mené une politique d’expansion immobilière avant de se plier, dès les années 1960, à une logique financière dont le rachat en 2010 est le prolongement, plus qu’une rupture brutale.
LES AUTEURS
Loïc Bonneval, sociologue, est maître de conférences à l’université Lyon 2. Il est rattaché à l’équipe Modes, espaces et processus de socialisation du Centre Max Weber (UMR 5283). Ses travaux portent sur les professionnels de l’immobilier et les marchés du logement, dans une perspective sociologique (Les Agents immobiliers : pour une sociologie des acteurs des marchés du logement, Lyon, ENS Éditions, 2011).
François Robert, historien, est ingénieur de recherche CNRS rattaché au laboratoire Triangle (action, discours, pensée politique et économique) de l’ENS de Lyon. Ses recherches sont ancrées dans les champs de l’histoire d’entreprise et de l’histoire urbaine. Il a contribué à de nombreux ouvrages portant sur ces thèmes.
Loïc Bonneval et François Robert ont récemment publié deux études socio-historiques, l’une sur la rentabilité immobilière (L’Immeuble de rapport : l’immobilier entre gestion et spéculation, Lyon, 1860-1990, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013, 242 p.) et l’autre sur l’histoire d’une société immobilière, figure majeure de l’urbanisation lyonnaise (De la rente immobilière à la finance. La Société de la rue Impériale. Lyon, 1854-2004, Lyon, ENS Éditions, 2019, 428 p.).