Studio "La baignade en rivières urbaines : une solution pour des villes en réchauffement ?

AXE 1 : La noyade en rivière urbaine

Hypothèse : Un noyé raconte une histoire sur les relations entre les humains, leur ville et le fleuve qui les traverse. Comprendre le mécanisme de noyade nécessite de prendre en compte les processus physiques, biologiques (ex. hydraulique, hydrologie, régime thermique), socio-culturels (ex. représentation du risque, attitudes, culture) et techniques/matériels (certains environnements sont plus accidentogènes que d’autres). Ces connaissances permettront d’améliorer les secours, la prévention et de guider les politiques de la ville.

Les questions :

  1. Qui est la victime ? Comment se noie-t-elle ? Dans quelles circonstances (transgression/baignade/toilette/suicide/accident/loisirs/manifestations sportives et/ou festives comme la descente du Rhône en palmes) ? Combien de noyades ont été recensées en ville ? Quelles variations de l’ampleur du phénomène dans le temps et dans l’espace ? Quelles sont les représentations du risque ? (les baignades dans une zone aménagée et dans une zone non aménagée ne comportent pas les mêmes dangers). Quel rôle l’environnement joue-t-il pour la baignade (renaturation des berges, végétation, pont, etc.) et les pratiques sportives possiblement associées (kayak, aviron, paddle etc.) en lien avec les politiques d’aménagement ? Quelle importance peut avoir l’effet de groupe/classe d’âge, sexe, alcool, réseaux sociaux, habitudes sur l’accidentologie ? Y a-t-il des catégories plus concernées que d’autres ? Existe-t-il des espaces où se concentrent les noyades ? Pourquoi ?  Comment stopper l’enchaînement qui conduit à la noyade ? Quelles sont les mesures de prévention à prendre pour éviter les noyades accidentelles ? Comment est organisée la surveillance des lieux de baignade ? Quel est le rôle de la police des baignades et le rôle exercé en principe par le maire au titre de l’article L. 2213-23 du Code général des collectivités territoriales ?
  2. Une fois dans l’eau, comment sauver la victime ? Qui est compétent pour réaliser des opérations de sauvetage ? Quel est le rôle des SDIS, de la police ? Comment optimiser le sauvetage en fonction des conditions météo, hydrologiques, hydrauliques, de la victime elle-même (ex. corpulence, sexe, vêtements) de l’organisation des secours (qui intervient, où, coordination, temps d’intervention, accessibilité du site, distances d’unités de soin) ? Quelle est l’importance du témoignage et de sa collecte ? Quel(s) rôle(s) jou(ent) les habitudes, les médias, les réseaux sociaux sur la prise de risque ? Quelle culpabilité individuelle et/ou collective peut impliquer un accident de noyade (en cas de fuite des témoins, transgression) ? Qui est responsable ?
  3. Après plusieurs heures, comment retrouver le corps de la victime ? Que devient-il ? Pourquoi le rechercher ? D’où vient-il ? Que nous raconte ce corps une fois trouvé (médecine légale, homicide) ?

 

Disciplines : des questions juridiques (normes, réglementations, interdictions, responsabilité : à qui incombe l’accident ?), anthropologiques (la transgression comme actant, le corps du noyé comme acteur), sociologique, hydraulique, géomorphologie fluviale, hydrologique et biologique lors de la dérive du corps.

 

Figure 2 : Opposition entre les usages de baignade à Lyon et à Genève, sur le fleuve Rhône