METROPOLIS : Innovations de stratégies de redynamisation par / le Projet urbain

LE PROJET

Ce sont les innovations des stratégies de redynamisation urbaine par les grands Projets Urbains que nous souhaitons aborder via un échange d’expérience entre métropoles confrontées aux mêmes caractéristiques en terme de territoire et de gouvernance et aux mêmes enjeux de qualité de vie.
Les sites pressentis cumulent des caractéristiques liées aux problématiques des villes en reconstruction sur elles-mêmes: les anciennes zones industrielles situées en bordure d’eau, les friches ferroviaires, militaires,…

CONTEXTE

Cette problématique s’inscrit dans la contexte des villes dont l’histoire a marqué le territoire et ou les stigmates d’une activité antérieure laissent le champ à un redéploiement urbain plus en phase avec les besoins d’une agglomération face aux enjeux du développement durable.
Les quatre entités urbaines disposent de caractéristiques communes en terme de territoire et de gouvernance et c’est sur l’articulation des potentiels de développement et en particulier sur la requalification des friches urbaines et sur les moyens dont elles disposent pour revitaliser, par le projet, ces sites désaffectés et souvent désaffectionnés.
Plusieurs grandes villes sont le produit d’une urbanisation associée à l’industrialisation des 19e et 20e siècles. Nombreux sont les secteurs urbains en friche, situés au coeur des villes, qui sont appelés à changer de vocation afin de répondre aux besoins d’activités urbaines renouvelées et diversifiées, à des fins économiques et d’habitation. Ce sont des secteurs à transformer.
Les projets urbains qui y sont envisagés devront permettre d’ associer une densification des activités urbaines au coeur des villes ,de prévoir un accès à des infrastructures de transport collectif, tout en répondant aux besoins en logements abordables et au développement économique des villes. Les projets sont le fruit de démarches de planification urbaine, d’interventions publiques et d’investissements privés en vue de transformer certains de ces secteurs centraux à l’échelle des agglomérations, tout en limitant l’étalement urbain.
Ces opérations d’urbanisme sont la traduction concrète du mouvement de reconstruction de la ville sur elle-même, par la réhabilitation de friches ou de secteurs déstructurés. Elles sont l’apanage des pouvoirs publics, en partenariat avec le secteur privé et en association avec la population et la société civile, en vue de transformer des morceaux de ville dont les enjeux sont stratégiques pour répondre aux défis de la croissance démographique et de la transition écologique.
Les dispositifs opérationnels de projet et de planification, les enjeux d’encadrement juridique et de financement sont aussi au coeur des solutions, tout comme ceux du contrôle foncier et de l’attribution des services de base (eau, égout, énergie) et des services collectifs d’enseignement et de santé.
Nous espérons, avec le soutien des universités respectives (Université du Québec à Montréal, Université catholique de Louvain pour Bruxelles , Université de Lyon), documenter et confronter des réalités observées et pratiquées sur le terrain par rapport au développement des projets urbains afin de consolider et d’expérimenter des façons de faire en matière de montage financier et juridique de projet, de planification, de design urbain et de participation publique.

Les objectifs complémentaires peuvent être définis comme les objectifs intermédiaires afférents aux différentes étapes du développement du projet depuis ses prémisses jusqu’à sa mise en œuvre, voire son occupation en fonction de l’état d’avancement et l’appropriation des projets retenus comme cas d’école.
Ils porteront donc sur les approches spécifiques, les ressources existantes a priori et développées pour l’élaboration du diagnostic, le contenu du programme à l’échelle locale et comme réponse aux enjeux métropolitains ou régionaux, les outils à disposition ( plans, règlements, ,maîtrise du foncier, processus de consultation publique, concours de design … ), les opérateurs impliqués, le calendrier et le financement, …

1. DESCRIPTION DU PROJET :
Echange d’expériences sur les innovations des stratégies de régénération urbaine entre métropoles aux mêmes caractéristiques territoriales (reconstruction sur elles-mêmes) et de gouvernance et aux mêmes enjeux de qualité de vie.
L’analyse reposera sur les formes et processus de transformation de la ville par des exemples concrets de grands Projets Urbains, via l’analyse de 5 thèmes :
1. Urbanité : l’évolution de la forme urbaine et sa capacité à accueillir de nouveaux programmes urbains. Les densités et la mixité sociale et de fonctions : il s’agit ici d’évaluer comment ces paradigmes peuvent être évalués concrètement et être traduit dans une réglementation. Les centralités qui caractérisent la trame viaire, le cadre bâti et les espaces ouverts (y incluant les trames verte et bleue), devront faire l’objet d’une analyse urbaine pour identifier les potentiels et contraintes de nouvelles programmations urbaines
2. le design urbain dans une perspective collaborative, le design urbain comme processus continu de réflexion et de mise en forme des programmes (habitation, mobilité, activités économiques) et des espaces pourra être étudié incluant les concours et les charretes d’urbanisme.
3. les processus de participation : les processus de participation qui permettent de co-construire la vision d’avenir des sites en projet en regard des besoins sociaux et sociétaux et d’accompagner l’évolution de ces derniers durant et après les travaux (appropriation).
4. le montage opérationnel du projet (financement et réglementation) : le montage opérationnel du projet en matière de financement et de réglementation. Il s’agit de mettre en évidence les leviers et les blocages dans la mise en oeuvre des projets concernant le financement public-privé, la récupération de la plus-value, l’intégration de la mixité sociale (logements sociaux et abordables) à partir de dispositif créés ad-hoc ou inscrits dans le cadre planologique et réglementaire. Le cas concret des politiques du logement méritera d’être soumis à analyse.
5. la gouvernance : compréhension du jeu des acteurs et de leur influence sur les processus de prise de décision et sur l’évolution de la forme et de la programmation du projet et des processus (design urbain, participation et montage de projet). La question centrale sera de cerner comment, à travers le projet urbain, il est possible de valoriser les compétences spécifiques des partenaires publics et des investisseurs privés.

2. RÉSULTATS ATTENDUS DU PROJET
– Caractériser les moyens dont disposent les services publics.
– Identifier les actions effectivement entreprises qui permettent d’opérationnaliser les politiques urbaines et concrétiser le développement des projets urbains.
o Les méthodes de gouvernance et de gestion du projet urbain : le rôle des pouvoirs publics locaux (communes ou municipalités) sera examiné comme acteur fondateur des grands projets urbains doté des outils et compétences indispensables pour diriger et coordonner les développements sous l’égide de la mission d’aménagement urbain.
o La politique foncière et les instruments de maîtrise publique ( expropriation, droit de préemption)
o La rénovation urbaine publique et privée dans le cadre de programmes intégrés multisectoriels
o La valorisation du patrimoine, avec les incitants tant fiscaux que de subventions directes et les programmes de reconversion de bâtiments de culte ou de service public
– Inspirer les dispositifs, outils et méthodes favorisant la production mutualisée de connaissances :
o Les démarches de participation publique, dont les méthodes de co-design (ou research by design) en projet urbain et en matière d’aménagement du domaine public ;
o Les rôles des partenaires publics et privés et leur utilisation concrète dans le développement des projets, ainsi que les modalités de contribution des promoteurs /développeurs aux besoins publics générés par leurs projets (logements accessibles ou sociaux, infrastructures de mobilité, espaces publics, équipements publics scolaires, de santé ou de culture) ;
o Les ententes de réalisation des travaux avec les autres partenaires publics (gouvernementaux ou sociétés d’État) et privés.
– La promotion de la mixité fonctionnelle, notamment la compatibilité des activités de production avec la résidence, et la mixité sociale, dans le cadre d’une densification maîtrisée
o Les mécanismes pour assurer l’intégration de la production du logement et la création d’activités économiques dans des secteurs ciblés en voie de transformation
– La mobilité durable comprenant tant l’encouragement aux modes actifs de déplacements (piétons, cyclistes), la priorité aux transports en commun, que l’aménagement de zones piétonnes ou de basse émission et la politique de stationnement. Comme thèmes complémentaires, les nouveaux moyens de transport ( smart mobility ) , l’électrification des transports ( voitures électriques et basse émission).
Le positionnement des grands projets urbains dans le cadre métropolitain
o Le rôle de l’encadrement de la Ville et de l’Agglomération de Montréal par rapport aux arrondissements comparé au rôle d’encadrement de la Région de Bruxelles-Capitale par rapport aux communes en matière de planification urbaine.

3. MÉTHODOLOGIE :
L’approche visera à combiner les méthodes inductive et déductive :
– Il s’agira de cerner comment un cas concret nécessite de développer certaines pratiques qui permettent de répondre aux particularités qui sont les siennes, et d’autre part, voir comment les stratégies des agglomérations et le partenariat des parties prenantes sont à même de répondre aux spécificités des territoires sujet d’études.
– Pour saisir la complexité de la problématique urbaine et, partant, pour qualifier les zones de manière contextualisée notre approche méthodologique s’appuie sur des cas concrets. Pour partager la vision des sites qui seront soumis à analyse, des visites de site seront organisée par l’équipe de projet et rencontres seront organisées avec les acteurs de développement locaux.
– Afin d’assurer une comparaison établie sur des indicateurs communs et de données partagées, les Universités respectives se chargeront de fixer le cadre de l’analyse et de proposer un canevas transcrit en fiches thématiques, capables d’exprimer les problématiques abordées via des données universelles et transposables d’un cas de figure à l’autre. L’apport universitaire et la démarche théorique y associée permettra d’asseoir la méthodologie et d’objectiver les paramètres à l’étude. Les compétences de L’IAU-IDF seront mises à profit pour conforter l’apport scientifique.
– Chaque ville partenaire prendra à sa charge de compléter les fiches qui leur auront été soumises en fonction de la pertinence du thème par rapport à son territoire propre.
– Ces fiches seront diffusées aux partenaires du projet, elles serviront à motiver les exemples concrets capables de révéler au mieux les questions urbaines et les réponses spécifiques y apportées d’une Ville à l’autre.
– Sur cette base, le choix des sites et des rencontres à prévoir pourra être fixé pour pousser plus avant le curseur de la comparaison et évaluer dans quelles mesures les politiques et options d’aménagements retenues peuvent être transposées au-delà de l’exemple de référence.
– Etablir un benchmarking entre les projets montréalais, franciliens, lyonnais, et bruxellois. Le territoire particulier du territoire francilien et l’expertise de l’institut sera mise à profit pour évaluer dans quelle mesure les solutions apportées ( ou le cas échéant les options qui ont été écartées en cours de processus) peuvent être extrapolées à d’autres territoires dont les enjeux et objectifs peuvent différer par ailleurs.
– Identifier approches spécifiques, les ressources existantes a priori et développées pour l’élaboration du diagnostic.
– Analyser le contenu du programme à l’échelle locale et comme réponse aux enjeux métropolitains ou régionaux.
– Inventaire et évaluation des outils à disposition (plans, règlements, référentiels, maîtrise du foncier, … ) et leur capacité d’adaptation à des questions particulières.
– Comparaison des processus de consultation publique ( dispositions réglementaires et informelles, marge entre présentations, participation et co-production, … ), des opérateurs impliqués, le calendrier et le financement, …

4. PARTENAIRES :
– Ville de Montréal (Direction de l’urbanisme et de mise en valeur du patrimoine)
– Grand Lyon
– Région de Bruxelles-Capitale (Bruxelles urbanisme et patrimoine)
– Ile de France (IAU-IDF) : Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France -Université du Québec à Montréal (Priscilla Ananian, professeure),
– Université de Lyon – ENTPE (Patricia Lejoux, maître de conférences)
– Université catholique de Louvain (Bernard Declève, professeur)
Les qualifications spécifiques des acteurs praticiens et les chercheurs doit permettre rencontrer les objectifs poursuivis.
Rôle : Elles participeront à l’étude afin d’apporter une contribution scientifique à l’analyse. Elles sont invitées à poser un regard critique sur les pratiques et à questionner les modes opératoires effectifs en termes d’opportunité et d’efficience en plus de documenter des processus.
Pour l’Ile de France, l’IAU-IDF dispensera en propre son expertise technico-scientifiques en la matière

5. PHASES ET CALENDRIER :
Phase 0 : 2017
Identification des sites pressentis à soumettre à analyse
Montréal : Griffintown ; Outremont , Canal Lachine, …
Grand Lyon : Confluence ; Vaise, Vallée de la Chimie, …
Région de Bruxelles-Capitale : Plan Canal, Tour & Taxis, Site Reyers, …
Phase 1 janvier – 30 juin 2018
Définition du canevas par les universités partenaires.
Confirmation des sites pressentis pour chaque Ville en explicitant en quoi ils sont pertinents par rapport aux caractéristiques territoriales et des 5 thèmes. Identification des particularités et dynamiques mis en place dans les différents domaines pour asseoir les objectifs de développement urbain durables.
Cette approche théorique des sites retenus sera consolidée par une visite de terrain pour que chaque acteur puisse appréhender les caractéristiques locales sous le prisme de sa propre expérience.
Rencontre fin février des partenaires à Bruxelles et déplacement à Lyon
Esquisser fiches types théoriques
Dresser l’inventaire des documents réglementaires et planologiques en vigueur au moment de la naissance du projet urbain.

Phase 2 (du 1 janvier 2018 au 31 décembre 2018) : 1 juillet 2018 -31 décembre 2018
Rencontre des partenaires ( Bruxelles, Lyon, Paris) à Montréal
Lister les différentes étapes du projet urbain :
– Sur une base théorique
– Sur base pratique en fonction de l’avancement du projet et des préalables aux opérations de planification
(fiche qui met en parallèle la théorie et la pratique)
La rencontre avec les acteurs du développement viendra en sus d’une visite de terrain préalable et permettra de comprendre les logiques à l’oeuvre dans les politiques urbaines et les moyens à disposition.
Vérifier la cohérence du projet urbain par rapport à la politique urbaine et aux objectifs et au programme préalablement définis.

Phase 3 (du 1 janvier 2019 au 30 juin 2019)
Etablir le relevé des initiatives publiques prises pour faciliter les développements et leur mise en oeuvre et palier les éventuels dysfonctionnements.
Comparer délais d’exécution
Comparer les initiatives entreprises par les villes partenaires et évaluer l’efficacité des mesures en regard des objectifs initiaux ou ajustés.
Rencontre des partenaires à Paris et conclusion des échanges Bruxelles
Rapport final portant sur le résultat des échanges, les conclusions, les pistes et les perspectives dégagées par ce projet de coopération.

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