1er avril – 2ème séance du cycle de séminaires du studio IMU Expériences sensibles & recherches urbaines

1er avril de 12h15 à 14h00

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Joël Candau, Pr. émérite, Université Côte d’Azur – MSHS Sud-Est – Campus Saint-Jean-d’Angély, Laboratoire d’Anthropologie et de Psychologie Cognitives et Sociales (UPR 7278)

 « Quel partage d’une expérience olfactive ? »

Attester le partage d’une expérience olfactive par plusieurs individus est une gageure, du fait d’obstacles théoriques et méthodologiques souvent présentés comme irréductibles. Après une brève discussion de la réalité de cette irréductibilité, je montrerai que l’on peut surmonter certains de ces obstacles en distinguant espaces odorants et espaces olfactifs. Si un espace odorant peut-être objectivé et donc partagé, il n’en va pas de même d’un espace olfactif qui relève d’une expérience subjective. Cependant, l’effet invasif des molécules odorantes, notamment celles qui provoquent des « mauvaises odeurs », est de nature à atténuer cette subjectivité et, du même coup, à faciliter le partage d’un espace olfactif. Mon argumentation prendra appui sur mes propres enquêtes ethnographiques et sur une recherche doctorale que j’ai co-dirigée en géographie sur la spatialisation des nuisances olfactives.


Suzel Balez, architecte, maîtresse de conférences à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris la Villette et chercheure au sein de l’équipe Cresson  du Laboratoire AAU – Ambiances, Architectures, Urbanités UMR 1563.

« L’habituation, un phénomène-clef pour la conception spatiolfactive »

Les études sur les identités olfactives des lieux s’appuient souvent sur des inventaires de sources d’odeurs. Or, lorsqu’on cherche à intégrer l’odorat dans la conception spatiale, les modalités de rencontre avec les odeurs doivent être prises en compte. En l’occurrence, un phénomène de fatigue sensorielle, l’habituation, est trop négligé, relativement à son importance dans l’appréhension olfactive située.

Les spécificités de l’expérience olfactive des lieux qui y sont rattachés seront présentées : elles sont relatives aux déplacements des individus d’une part et à des images mentales que j’appelle images olfactives de référence. Ces spécificités sont essentielles à prendre en compte dans le cadre d’une conception architecturale et urbaine spatiolfactive.